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Djewol

Djewol est un village historique, l’un des plus vieux et célèbres de Fouta Tooro. Situé sur la rive droite du Fleuve Sénégal. La date de sa fondation se placerait au début du VIe siècle (d’autres sources la placent au IXe siècle, et d’autres au XVe siècle). Sa situation géographique fait de lui un attrait touristique historiquement remarquable.

Djewol est entouré à l’Est par KADJEL ANNABIIJO (le mont du Prophète Mohammadou (PSL), à l’Ouest par HAYRE DAMME, au Nord par HAYRE YULDE, au Nord-Est par SUUDU-FOWRU (la case de l’hyène), au Sud, par le Fleuve Sénégal qui constitue la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal. Et au milieu, se dresse HAYRE MACCUMBE (la montagne des esclaves, ou encore HAYRE MAJJUBE, Montagne des égarés). Celle-ci sépare deux communautés sœurs, peul et soninké, dont la cohabitation est exemplaire, ayant un patrimoine commun, de tout temps, c’est-à-dire depuis leur rencontre dans cette espace béni, fief à la fois des savants, des saints et de la chefferie (Farba), chef du village.

Avec ses 15 000 habitants environ, Djewol devient une ville, une commune rurale depuis 1989 avec environ 23 villages environnants, situé à 18 kilomètres de Kaédi, capitale de la 4e région. Ses terrains cultivables, vastes champs de walo après la décrue du Fleuve, portent des noms qu’inspirent leur zone d’implantation généralement à proximité des rivières très poissonneuses, assuraient jadis au village l’autosuffisance alimentaire. La pêche et l’élevage, jadis, embellissaient la vie du village.

Djeol réwo est divisé en deux parties, séparées par une montagne (Hayre Mccube, ou Majjube) située à l’Ouest du village. Deux ethnies y cohabitent : les soninké(Saracollés) et les haal pular’en (Toucouleurs ou peul). Une cohabitation légendaire, d’une exemplarité singulière, car ces deux ethnies sont sœurs, mieux, jumelles, et ce, depuis leur apparition dans cette sphère géographique qu’est Jowol (Djeol) qu’elles s’approprient à part entière, jalousement indivisibles, il y a de cela aujourd’hui, plusieurs siècles.L’ethnie peul majoitaire, occupe la partie Est du village, celle des Soninkés, la partie Ouest. Elles cohabitant depuis au moins, le XVe siècle, et sont venues d’origines différentes.

Djeol est un village célèbre par son histoire, sa géographie, la bravoure et la sainteté de ses hommes, connu de tout Fouta, de certains pays d’Afrique et même européens, telle que la France, du fait que Samba Guelaajeeji ,un des plus célèbres Satigui des Déniyankoobe qu’elle surnomma « Brave Samba » en était ressortissant. Djeolois, fils d’un guerrier de renom (Guélaajèji, lui aussi ancien Satigui), Samba, allié des Français, avec son armée basée à Djeol, avait toujours repoussé l’ennemi au temps où la loi du plus fort régnait dans cette partie du monde.

Djeol avec ses sites qui demeurent jusqu’à nos jours l’attrait des touristes venant des quatre coins du monde. C’est à Djeol que s’étend sur plus de 3km « Bilbassi », un lieu de rencontres des héros pour se guerroyer. C’est à Bilbassi que Samba Guelaajeeji a livré bataille contre son oncle paternel KonKo Boubou Moussa pour reprendre le pouvoir des mains de ce dernier deeniyanKe qui brillait par sa bravoure et son courage, autant que son neveu et rival, en l’occurrence Samba Guelaajeji.

Djeol fait partie intégrante de la société de Fouta, et porte la même structure, les mêmes traditions et le même mode de vie que les autres villes ou villages qui le composent. Toutefois, deux originalités majeures, historiques, méritent d’être signalées, en ce sens qu’elles ont singularisé Djeol par rapport au reste de Fouta. Il s’agit, d’une part, du fait que la Dynastie des Déniyankoobe  avait à un certain moment de son existence, son siège à Djeol, à côté de ses alliés naturels, les Sebbes, guerriers redoutables, réputés pour leur bravoure et leur caractère hégémoniste, critères retenus et appréciés par leurs recruteurs, d’abord, les Satigui, et ensuite les Almamy de Fouta. De l’autre, du fait que la « Révolution de l’enseignement coranique » à Fouta a commencé à Djeol avec la création d’A-Falah dont le fondateur n’est autre qu’Elhadj Mahmoudou Bâ.